Mont Saint-Grégoire

L’un des objectifs fondamentaux de CIME est d’assurer la protection du mont Saint-Grégoire et de le conserver dans l’état le plus naturel possible. La superficie protégée à perpétuité par CIME est de 69 hectares, soit 25 % du massif forestier, incluant le sommet.

CIME a mis sur pied diverses mesures visant à réduire l’impact des visiteurs sur le milieu naturel : accès contrôlé des visiteurs, aménagement de sentiers, activités de sensibilisation et patrouilles dans les sentiers. De plus, CIME réalise diverses activités liées à la conservation comme le suivi d’espèces en péril.

Géologie

Le mont Saint-Grégoire fait partie des collines montérégiennes, unité biophysique caractéristique de la région. Il s’agit de la plus petite montérégienne, mais son sommet qui s’élève à 251 mètres dépasse ceux du Mont-Royal et du mont Saint-Bruno. Le mont Saint-Grégoire est constitué d’une intrusion presque parfaitement cylindrique de 680 m de diamètre. Au pourtour de l’intrusion, on observe la «ceinture de cornéennes », roches métamorphiques issues de la « cuisson » des schistes argileux lors de la mise en place de l’intrusion. Il va sans dire, qu’avec un dénivelé de 200 mètres sur une petite superficie, la topographie du mont Saint-Grégoire est fortement accentuée.

Milieu naturel

Le mont Saint-Grégoire constitue un écosystème forestier peu fragmenté d’une superficie importante dans la plaine du Richelieu. Il compte parmi la quinzaine de boisés de plus de 200 hectares qu’on trouve sur ce territoire. Il est caractérisé par deux types de peuplements forestiers : l’érablière à caryers et la chênaie boréale. Au sommet, on observe une végétation de type arbustif due aux conditions rigoureuses du milieu. Le mont Saint-Grégoire supporte trois écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE) tels qu’identifiés par le ministère des Ressources naturelles, soit deux forêts refuges et une forêt rare*. Les propriétés acquises par CIME abritent également de nombreuses espèces floristiques en péril qui bénéficient d’un statut en vertu de la Loi québécoise sur les espèces menacées ou vulnérables ou de la Loi canadienne sur les espèces en péril. Le gouvernement du Québec reconnaît officiellement une partie de ces terrains comme Réserve naturelle en milieu privé.

La faune présente au mont Saint-Grégoire est aussi intéressante. On y rencontre les mammifères typiques des zones périurbaines du sud du Québec : cerf de Virginie, raton laveur, écureuil roux, écureuil gris, tamia rayé, marmotte, moufette, lapin à queue blanche et renard roux. En ce qui a trait à l’avifaune (oiseaux), plusieurs espèces typiques de l’érablière à caryers y ont été observées : la grive des bois, la paruline bleue, la paruline couronnée, le tangara écarlate, le passerin indigo et le cardinal à poitrine rose. La nidification d’un couple de grand corbeau a été confirmée depuis plusieurs années. Le site est fréquenté par les urubus à tête rouge (entre 10 et 20 individus observés quotidiennement). Les falaises offrent un habitat propice à la nidification du faucon pèlerin dont la population est en croissance. L’herpétofaune (amphibiens et reptiles) est également bien représentée au mont Saint-Grégoire. Les observations réalisées au fil des années ont permis de confirmer la présence de dix amphibiens et de deux reptiles (couleuvres).

* Le ministère des Ressources naturelles du Québec classe les écosystèmes forestiers exceptionnels en trois catégories : les forêts refuges, les forêts rares et les forêts anciennes. Les forêts refuges abritent une ou plusieurs plantes menacées ou vulnérables. Les forêts rares se caractérisent par leur présence inhabituelle dans une région et leur superficie restreinte liées soit à des causes naturelles ou aux activités humaines. La majorité des forêts refuges et rares se retrouvent en territoire privé, dans le sud-ouest du Québec.